« Nous avons le droit de célébrer cette fête ensemble en famille. C’est l’essence même de Noël » (un chrétien palestinien)

Début décembre, la municipalité de Bethléem a lancé les célébrations de Noël et l’illumination annuelle de l’arbre de Noël sur la place de la Mangeoire. Pourtant, les autorités israéliennes ont rejeté à ce jour les demandes d’autorisations de voyage d’au moins 260 Palestiniens gazaouis de confession chrétienne, les privant de l’opportunité de retrouver leur famille pour célébrer Noël cette année. Parmi la multitude de mesures restrictives imposées à Gaza, Israël restreint depuis longtemps la liberté de circulation des chrétiens lors des fêtes, les empêchant de retrouver leurs familles en Cisjordanie occupée ou à l’étranger.

Une source au sein de l’Autorité des affaires civiles palestiniennes, rapporte avoir soumis les demandes de quelque 900 chrétiens, mais n’avoir obtenu l’approbation que de 650 demandes. Les Palestiniens chrétiens déplorent qu’Israël les prive des autorisations nécessaires pour prier à l’église de la Nativité à Bethléem.

Selon les dernières statistiques de l’église latine de Gaza, environ 1 100 chrétiens vivent dans la bande de Gaza (contre 1 300 en 2014) et sont pour la plupart de rite orthodoxe grec, bien que certains adhèrent à l’Église catholique latine. En raison de la situation économique désespérée, de quinze années de siège et de plusieurs guerres israéliennes, le nombre de chrétiens à Gaza a diminué ces dernières années, certains déménageant en Cisjordanie ou émigrant à l’étranger.

« C’est notre droit en tant que chrétiens d’assister aux célébrations de Noël là où le Christ est né dans la ville de Bethléem, comme tous les autres chrétiens du monde qui eux peuvent s’y rendre » (Kamel Ayad)

Kamel Ayad, directeur des relations publiques de l’Église orthodoxe grecque de Gaza, explique que, chaque année, une liste de chrétiens souhaitant obtenir l’autorisation de se rendre dans la ville de Bethléem en Cisjordanie pour Noël est transmise aux autorités israéliennes. Il précise qu’Israël n’a jamais accordé d’autorisation à tous les chrétiens souhaitant quitter Gaza. Dans la plupart des cas, poursuit-il, les autorisations sont délivrées de manière aléatoire. Par exemple, elles sont accordées à certains membres d’une famille et refusées aux autres. Ainsi, parfois, des autorisations sont accordées aux enfants mais pas à leurs parents, ou inversement. Un chrétien de Gaza qui préfère rester anonyme confie que lorsqu’il a finalement obtenu sa première autorisation en six ans ce mois-ci, sa joie a été de courte durée car la demande de sa femme a été refusée…

« Je ne peux pas me rendre à Bethléem à Noël et laisser ma femme toute seule. Cette autorisation qui m’a été délivrée n’a aucune signification pour Noël. Nous avons le droit de célébrer cette fête ensemble en famille. C’est l’essence même de Noël » (Kamel Ayad)

Israël restreint considérablement la circulation de tous les Palestiniens entre la Cisjordanie et la bande de Gaza, ne laissant entrer que les cas relevant de l’humanitaire, quelques centaines de travailleurs et certains chrétiens qui veulent voyager à Bethléem et Ramallah pour Noël et Pâques.

« Le blocus et ses mesures répressives ne font pas de différence entre musulmans et chrétiens. Nous sommes tous piégés à Gaza et nous partageons la même douleur et la même souffrance. Tout comme les bombes et missiles israéliens ne font pas la différence entre un Palestinien et un autre, le blocus et ses mesures répressives ne font pas de différence entre musulmans et chrétiens » (Hani Farah)

Combien de temps encore l’État juif qui occupe illégalement la Palestine, privera les autochtones de leur droit le plus fondamental de sacrifier à leurs coutumes les plus pacifiques comme fêter Noël en famille ?

Et combien de temps durera la sourdine (complice) des organisations internationales et des « démocraties libérales », pourtant parfois si sourcilleuses sur leurs « droits de l’homme » (à deux poids, mesures), et l’indifférence (lâche) des médiats ?

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