Abdel Bari Atwan est un journaliste palestinien (né à Deir el-Balah, un camp de réfugiés dans la bande de Gaza), ancien rédacteur du journal al-Quds al-Arabi et membre du Conseil national palestinien depuis 1990.

Peu de temps après la publication d’anciens documents israéliens révélant que 80 prisonniers de guerre égyptiens avaient été brûlés vifs et jetés dans des fosses communes pendant la guerre de 1967, de nouveaux documents ont émergé sur la campagne d’attentats terroristes à la bombe qu’Israël a tenté de mener en Égypte en 1954.

Le journal Yediot Aharanot a publié des extraits des mémoires du chef du renseignement de l’époque, Binyamin Gibli, dont la publication était jusqu’à présent interdite. Il a admis avoir activé un réseau d’agents juifs égyptiens pour poser des bombes dans des cinémas, des bibliothèques et d’autres cibles civiles égyptiennes, britanniques et américaines, avec l’approbation du ministre de la Défense Pinhas Lavon. L’objectif était de déstabiliser le régime de Gamal Abdel-Nasser, de monter les États-Unis et la Grande-Bretagne contre lui, de dissuader le Royaume-Uni de retirer ses troupes d’occupation du canal de Suez,

Ce complot terroriste cynique faisait suite aux attentats similaires perpétrés dans les cinémas et autres lieux des quartiers juifs de Bagdad en 1950-51. Celles-ci visaient également à encourager les Juifs irakiens à émigrer en les terrorisant et en provoquant des conflits entre eux et leurs compatriotes musulmans et chrétiens. À cette époque, l’Irak était un parangon de coexistence et de cohésion entre les membres de différentes confessions et sectes. Les Juifs irakiens ont fréquemment servi comme ministres.

Les bombardements de Bagdad ont entraîné l’émigration d’environ 105 000 Juifs irakiens vers la Palestine occupée. Beaucoup d’entre eux aspirent encore à l’Irak et regrettent d’être partis, accusant le mouvement sioniste d’avoir ourdi ce complot et d’avoir ensuite provoqué l’exode de milliers de Juifs égyptiens.

Ces actes de terrorisme historiques documentés méritent plus d’attention aujourd’hui, pour plusieurs raisons.

Premièrement, à cause de la campagne croissante des lobbies israéliens dans le monde entier pour qualifier quiconque sympathise avec la cause palestinienne – y compris les Juifs – de terroristes et d’antisémites. Ils présentent les Israéliens comme des victimes pour étouffer toute voix médiatique, politique et même académique qui expose les crimes israéliens, étouffant ainsi la liberté d’expression que les démocraties occidentales prétendent chérir.

Deuxièmement, parce que le nouveau gouvernement israélien d’extrême droite sous Benjamin Netanyahu prévoit une nouvelle vague de normalisation avec les régimes arabes, en particulier dans la région du Golfe, sous le vocable de la « paix abrahamique », utilisant la « menace » iranienne comme un épouvantail pour paniquer à forger un partenariat militaire.

Troisièmement, à cause des meurtres et des arrestations quotidiens perpétrés par l’État d’occupation israélien – qui a été fondé sur le terrorisme et continue de l’utiliser comme une arme depuis – en Cisjordanie occupée, y compris des enfants.

Quatrièmement, exhorter les gouvernements égyptien et irakien à rouvrir les dossiers sur ces campagnes terroristes sionistes et à les présenter aux instances internationales compétentes, à lever le voile sur ces crimes et à montrer le vrai visage du terrorisme à l’opinion publique mondiale.

Le silence des gouvernements arabes sur les massacres d’Israël, passés et présents, a encouragé ses forces armées et services spéciaux à intensifier quotidiennement leurs assassinats à bout portant de jeunes Palestiniens, en plus de leurs raids sur la mosquée al-Aqsa et l’expansion des colonies.

Ni l’assassinat de la journaliste Shirin Abu-Aqleh, ni le meurtre de la petite Jina Zakarneh sur le toit de sa maison alors qu’elle cherchait son chat, ni celui de deux jeunes frères palestiniens piétinés sous les roues de la voiture d’un colon, n’ont l’attention qu’ils mériteraient dans les médias arabes — précisément à cause du « silence » susmentionné.

Mais la nouvelle année sera une année de résistance palestinienne dans tous les territoires occupés – à la fois pour accueillir l’avènement du nouveau gouvernement israélien et de ses extrémistes qui veulent tuer et expulser tous les Arabes, et pour riposter à ses massacres et assassinats. Les signes sont clairs.

Abdel Bari Atw

1 commentaire

  1. Jean-Philippe (Le Goy) Labbé dit :

    Oui, c’est ça le plus malcommode, transmettre l’information à propos du terrorisme ”j✡ifs”, notre puissance de diffusion est plutôt aléatoire 🧐.

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