Marchand de Sorel né en 1798, Louis Marcoux s’implique en politique à compter de 1827, lors de l’élection de Wolfred Nelson dans le bourg de William-Henry avec qui il se lie d’amitié (NELSON, 1998 :19). La victoire de Nelson est acquise grâce à une coalition réunissant des anglophones modérés et des réformistes locaux, tels Marcoux (DAVID, 2000 :197). En 1834, les idéaux de Marcoux n’avaient guère changé malgré le départ de Nelson, maintenant candidat dans le comté voisin de Richelieu. William–Henry est à ce moment un bourg où la corruption est notoire. La ville est en effet sous la férule d’une poignée de marchands ligués à l’état major de la garnison de l’endroit (DESPRÉS, 1926 :190; NELSON, 1998 :32)

Deux candidat se disputent le seul siège de la ville à l’élection de novembre 1834 : John Pickels, du côté réformiste, et John Jones fils, candidat ministériel (RUMILLY, 1977:333). William-Henry ne compte alors que 140 voix viables pour l’élection. Tous les votes ont donc une importance capitale pour chacun des candidats (Le Canadien, 10 octobre 1834). Rappelons par ailleurs que pour être réputé électeur un propriétaire doit tenir «feu et lieu» dans le comté et donc posséder une maison qui, au sens de la loi, compte au moins une cheminer. Le 5 novembre au soir, un petit groupe de partisan de Jones, avec à leur tête Isaac Jones, parent du candidat, se dirigent vers la maison d’un dénommé Dumas, partisan loyal, afin de lui construire une cheminée le rendant ainsi habilité à voter (DESPRÉS, 1926 :192).

Louis Marcoux et des partisans de Pickels tiennent alors une réunion électorale chez la veuve Paul, en face de la demeure de Dumas. Vers 9 heures du soir, ils auraient entendu du bruit provenant d’en face. Marcoux se serait levé et rendu chez le voisin (COURT OF KING’S BENCH, 1835 :3). Surpris de sa venue, Isaac Jones aurait alors pointé une arme sur Marcoux. Le frère d’Isaac, James, l’aurait alors encouragé à tirer pendant que Marcoux s’évertuait à les en dissuader. Le coup part finalement, Marcoux s’effondre de tout son long, pendant que les meurtriers prennent la fuite et qu’accourent les compagnons de Marcoux (COURT OF KING’S BENCH, 1835 :4). Le corps de Marcoux est alors conduit à la maison d’Alexis Péloquin où le Dr Haller lui donne les premiers soins (DESPRÉS, 1926 :192). Le 6 novembre vers les onze heures du matin, Wolfred Nelson, ayant appris les événements tragiques, se rend au chevet de Marcoux mais ne peut que constater la gravité de sa blessure (COURT OF KING’S BENCH, 1835 :10). Marcoux décède le 8 novembre, non sans avoir fait une déposition décrivant les événements et désignant Isaac Jones comme le responsable (Le Canadien, le 12 octobre 1834).

Suite au meutre de Marcoux, un procès est ouvert à Montréal le 4 mars 1835 contre les frères Isaac et James Jones. Plusieurs témoins, dont Wolfred Nelson, Alexis Péloquin et le Dr Haller comparaissent à la barre. Un verdict est rendu en faveur des deux accusés, le jury n’ayant pas retenu la déposition du défunt (DESPRÉS, 1926 :194) Cette décision controversée aura un grand retentissement dans tous le Bas-Canada et en particulier sur Wolfred Nelson qui en gardera une profonde amertume envers les institutions britanniques (DBC, 9 :656).

Nelson lève immédiatement une souscription visant à élever un monument en l’honneur de son ami et allié politique (RUMILLY, 1977 :347). En octobre 1835, il s’adresse à Mgr Lartigue afin d’obtenir l’autorisation d’élever le monument à Sorel. Celui-ci accepte pourvu que la stèle ne porte aucune inscription de caractère politique (RUMILLY, 1977 :359).

Nelson passera outre l’ordre de l’évêque et la pièce est presque achevée quand le curé Kelly dénonce Nelson. Le monument se voit alors interdit d’être élevé à Sorel (DBC, 8:507). La pièce est alors envoyé à St-Denis où on l’inaugure le 23 juillet 1836 (DESPRÉS, 1926 :195). On peu y lire :

«Passant, rends hommage à la mémoire du patriote Louis Marcoux, tué à Sorel, le 8 novembre 1834, en défendant la cause sacrée du pays, âgé de 34 ans. Ses dernières paroles furent : Vive la Patrie !» (DESPRÉS, 1926 :196)

Au moment du retour des soldats anglais à St-Denis en décembre 1837, le monument est détruit. Il sera réassemblé en 1915, suite à la découverte des morceaux du premier marbre, cachés dans une grange de la région (DESPRÉS, 1926 :196)

Sébastien Gauthier [758 mots]

Source : http://1837.qc.ca/1837.pl?out=article&pno=1024

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Monument Louis Marcoux à Sorel-Tracy, rue Hotel Dieu et Élizabeth.

En hommage à Louis Marcoux, patriote de Sorel, assassiné lors de l’élection générale de 1834.  Ses meurtriers ne seront jamais punis.  Le monument s’inspire d’un autre inialement érigé en juin 1836 à Saint-Denis par l’ami de Marcoux, Wolfred Nelson, mais détruit par l’armée le 2 décembre 1837.

“Passant rends hommage à la mémoire du patriote Louis Marcoux tué à Sorel le 8 novembre 1834 en défendant la cause sacrée du pays. Âgé de 34 ans ses dernières paroles furent : Vive la Patrie.”

Source : http://1837.qc.ca/1837.pl?out=article&pno=1024

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Monument à Louis Marcoux, Patriote tué à Sorel lors des élections de 1834.

Obélisque de granit, d’environ huit pieds de hauteur, portant une inscription gravée. Érigé par le Docteur Wolfred Nelson le 23 juin 1836, le monument est mis en pièces par les soldats britanniques en décembre 1837 et est reconstitué le 10 novembre 1915 par le Docteur Jean-Baptiste Richard de Saint-Denis. Renversé de nouveau en 1921, il est reconstitué en 1927 devant l’ancien hôtel-de-ville, sur le coté sud-est de la rue Nelson. Il est finalement transporté sur le site actuel en 1967 lors de la construction du nouvel hôtel-de-ville.

“PASSANT RENDS HOMMAGE À LA MÉMOIRE DU PATRIOTE LOUIS MARCOUX TUÉ À SOREL LE 8 NOVEMBRE 1834 EN DÉFENDANT LA CAUSE SACRÉE DU PAYS, AGÉ DE 36 ANS. SES DERNIERES PAROLES FURENT VIVE LA PATRIE”.

1836

Pavé uni

Altéré

Saint-Denis-sur-Richelieu, au 539 chemin des Patriotes

Oeuvre commémorative avec inscription et plaque

Cairn avec inscription et plaque

http://www.1837.qc.ca/1837.pl?out=article&pno=monument15

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Le hurlement du Loup

Je montrai à mes étudiants une image du monument Hommage à Louis Marcoux que l’on peut voir dans la cour du collège Sacré-Cœur. Louis Marcoux était un ami de Wolfred Nelson. Il a été tué lors de l’élection de 1834. Son assassin, parent du candidat opposé aux Patriotes, fut acquitté par la suite. Le Loup rouge (Wolf Red) en vint à détester profondément le gouvernement.

Je voyais alors mes étudiants s’agiter, en classe, à la suite de mon récit. Ils sentaient qu’une injustice avait été commise.

Le Loup rouge poursuivit sa carrière de médecin et de politicien. En 1837, à la suite du rejet des 92 résolutions des Patriotes qui demandaient à ce que les députés aient le contrôle du gouvernement au lieu d’un gouverneur non élu, il présida l’assemblée des Six-Comtés, malgré l’interdiction gouvernementale de manifester.

Puis, sa tête fut mise à prix et l’armée fut envoyée pour l’arrêter. Le 23 novembre 1837, l’armée de 300 soldats pénétra dans le village de Saint-Denis et s’opposa à 200 résistants dirigés par Nelson. Après une longue lutte acharnée, les Patriotes, mal armés, mal équipés, mais résolus, vainquirent les soldats anglais. Wolfred devint un héros et un chef reconnu.

Il sera tout de même arrêté en décembre et le mouvement patriote de 1837 s’écroula peu de temps après, à Saint-Eustache. Nelson fut exilé et ne revint qu’en 1842. Il a été, par la suite, député de Richelieu en 1844 et 1848, puis maire de Montréal en 1854. Sa mort, en 1863, le ramena à Sorel où il fut enterré.

Mes élèves me regardaient et je sentais que mon récit les avait touchés. Vous savez, Wolfred Nelson est étudié dans tout le Québec. On en parle dans tous les livres d’histoire. Et vous savez quoi ? Il est enterré juste à côté de nous, au cimetière anglican.

Il y repose dans l’anonymat le plus complet. On a restauré sa tombe il y a quelques années, mais rien n’est fait pour signifier aux passants qu’il s’y trouve.

La cloche sonna pour le dîner et les élèves affamés me remercièrent pour ce brin d’histoire avant de courir pour aller se nourrir. Au fond de moi, j’espérais simplement qu’ils n’en retiennent qu’un petit bout. Alors que je rangeais ma classe, je vis, par la fenêtre, un petit groupe de mes étudiants qui traversait le stationnement de l’école pour se diriger sur la rue du Collège. Ils allaient voir Wolfred en sa dernière demeure, attirés par le hurlement du Loup qui refuse de sombrer dans l’oubli.

Et moi, derrière ma fenêtre de classe, ému, je versai une larme de fierté.

Visitez la page Facebook de la Société historique Pierre-de-Saurel.

Patrick Péloquin, Société historique Pierre-de-Saurel, www.shps.qc.ca

https://www.sorel-tracyexpress.ca/actualites/culturel/149875/le-hurlement-du-loup-partie-ii

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Déboulonner des statues pour contester la mémoire

En 1837, lorsque les troupes britanniques entrent à Saint-Denis-sur-Richelieu, les soldats détruisent, à la baïonnette, les inscriptions d’un monument à Louis Marcoux, un patriote assassiné « en défendant la cause sacrée du pays », pouvait-on lire sur la pierre.

https://www.ledevoir.com/societe/580940/histoire-effacer-la-memoire

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Le secret du crucifix, pourquoi il dérangeait et qui voulait son retrait à la présidence de l’Assemblée Nationale

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