Dans la nuit du 26 au 27 février 1991 puis le 2 mars 1991, des unités de l’armée irakienne qui se repliaient ont été attaquées et détruites par des avions américains puis par des forces terrestres (notamment par la 24e division d’infanterie mécanisée des États-Unis) au cours de l’offensive de la Coalition lors de la guerre du Golfe.

Quand le jour se lève, on peut observer les dégâts : des véhicules abandonnés sur les bas-côtés, des corps calcinés, des camions encore en feu, des civils et militaires effarés d’avoir survécu. L’opération entraîna la destruction de centaines de véhicules (les estimations vont de 1 800 à 2 700 véhicules détruits) et la mort de plus de 10 000 soldats et civils irakiens donnant lieu à des scènes de carnage qui ont été qualifiées de « crimes de guerre les plus atroces de l’histoire contemporaine ». Ces attaques, fortement critiquées et médiatisées, ont été considérées comme des violations des Conventions de Genève de 1949.

Les jours suivants, les soldats américains ont secrètement enterré des centaines de cadavres irakiens carbonisés. Les corps ont été jetés dans des charniers sans le moindre respect. L’autoroute 80 qui va de Koweït City à la frontière, aux villes frontalières de Abdali et Safwan, puis à Bassora est aujourd’hui connue comme « l’autoroute de la mort ».

Les mots « frappes chirurgicales », « intervention humanitaire » et « armes de destructions massives »… résonnent aujourd’hui aux oreilles de tout homme sensé comme les trompettes de la mort et de la duperie…

Mais le monde ne se doutait pas encore que les États-Unis et leurs alliés atlanto-sionistes avaient commis là comme une répétition en miniature de leurs futures exactions massives et sanglantes aux quatre points de la planète sous les prétextes fallacieux les plus divers : de l’Afghanistan au Yémen, de la Libye à la Syrie…

De l’intervention en Irak au procès de Saddam Hussein, tout n’était que mensonges…

Il y a 15 ans, l’ex-Président de l’Irak Saddam Hussein était pendu. Retour sur une véritable supercherie qui a changé le cours de l’Histoire.

Le 30 décembre 2006, les mains dans le dos, les chevilles liées, Saddam Hussein se tient droit et digne devant la potence. Il prie et demande qu’on remette son Coran à sa famille, chose qui sera faite. Le bourreau s’avance et lui dépose un linge autour du cou pour atténuer la douleur du choc. La trappe s’ouvre, l’ancien Président irakien meurt instantanément quelques heures avant le début de l’Aïd, fête musulmane. C’est ainsi que l’homme fort qui régna sur l’Irak depuis 1979 mourut.

Mais les coulisses de cette exécution sont remplies de manigances et de parts d’ombres. Pour tenter d’élucider cette supercherie grandeur nature, il faut remonter au début des années 90. Lorsque le 4 août 1990 l’armée de Saddam Hussein envahissait le Koweït en 48 heures, les États-Unis sonnaient le clairon. Washington dépêchait un demi-million d’hommes en Arabie saoudite pour l’opération Tempête du désert en janvier 1991. Les troupes irakiennes étaient défaites en un peu plus d’un mois.

Un demi-million d’Irakiens périssaient sous le poids des sanctions

S’ensuivait la mise en place d’un véritable embargo économique sur tout le pays. Le Pentagone et Londres décidaient de surcroît de bombarder l’Irak en 1998, détruisant les principales infrastructures du pays. Routes, ponts, centrales d’électricité, d’eau, tout y passait.

Par l’intermédiaire de la CIA, Washington créait également le média de propagande Radio Free Iraq pour promouvoir ses valeurs dites démocratiques. Malgré le plan international, proposant de la nourriture contre du pétrole, l’imposition des sanctions s’était avérée une catastrophe humanitaire pour l’Irak. Dans la décennie 90, plus de 500.000 Irakiens mouraient. Ce qui n’a pas empêché Madeleine Albright, alors représentante des États-Unis à l’Onu, d’affirmer, lors d’un entretien télévisé, que le jeu en valait la chandelle.

Mais comme si ce n’était pas assez pour Bagdad, Washington affirmait sans preuve que Saddam Hussein entretenait des liens avec la mouvance djihadiste d’Al-Qaïda*, impliquée dans les attentats du 11 septembre. Pour les États-Unis, il fallait trouver un prétexte pour chasser le président irakien.

Dès l’été 2002, Dick Cheney, le vice-président américain, déclarait qu’il « n’y a pas de doute » que Saddam Hussein, ait « des armes de destruction massive ». Mais le 5 février 2003, devant le conseil de sécurité des Nations unies, le secrétaire d’État américain Colin Powell alla encore plus loin dans le mensonge. Brandissant, une fiole d’anthrax, il assurait qu’il n’y avait « aucun doute que Saddam Hussein a des armes biologiques et la capacité d’en produire rapidement davantage »Une information qui s’est révélée plus tard fausse : le rapport des services de renseignements américains déclassifié en 2015 démontrait que rien n’indiquait que Bagdad avait eu des armes de destruction massive.

Le secrétaire d’État et criminel contre l’humanité Colin Powell présente les fausses « preuves » pour justifier la destruction de l’Irak

La traque de Saddam Hussein

Malgré ce mensonge à la face du monde, les États-Unis débarquaient en mars 2003 en Irak avec ses alliés britanniques et australiens. Et ce, sans l’aval du Conseil de sécurité de l’Onu. La France, la Russie et la Chine s’y étant opposées. La débâcle de l’armée irakienne était totale. Mais pour les Américains, il fallait à tout prix mettre la main sur Saddam Hussein en cavale. Une récompense de 25 millions de dollars était promise à quiconque pouvait fournir toute information sur l’endroit où se cachait le Président de l’Irak.

L’un des traducteurs irakiens ayant travaillé pour les Américains revient sur la traque de Saddam Hussein : « Environ huit mois après avoir commencé à travailler avec eux, nous avons reçu des informations, bien sûr top secrètes, dont personne n’était au courant, sur l’endroit où se cachait Saddam Hussein dans le district d’Ad-Dawr dans la province de Salah ad-Din. C’était dans une ferme, littéralement à quelques mètres du fleuve Tigre ».

Mais malheureusement pour les mouchards irakiens, ils n’ont jamais vu un centime des 25 millions de dollars.

« Mesdames et Messieurs, nous l’avons eu ! Le tyran est prisonnier », c’est en ces termes que Paul Bremmer, l’administrateur en chef américain en Irak, annonçait la capture de Saddam Hussein le 13 décembre 2003. C’est alors que commençait son procès à partir de juillet 2004. Certains Irakiens voulaient qu’il soit jugé par la justice américaine, d’autres – par la Cour internationale, mais c’est finalement la justice irakienne qui s’en chargeait.

Les premières accusations portaient essentiellement sur les crimes de guerre commis par Saddam Hussein dans les années 80 envers les populations kurdes et chiites. Mais ce procès était un véritable casse-tête. Entre les pressions des anciens du parti Baas en faveur de l’accusé, les intimidations du camp adverse, l’assassinat de trois avocats de la défense, la démission d’un juge, le verdict final était rendu avant même la fin de la procédure d’appel. Peu de temps après, Rauf Rashid Abd al-Rahman, juge qui condamnait à mort l’ancien Président irakien, demandait l’asile au Royaume-Uni.

De A à Z, l’exécution de Saddam Hussein était une farce. L’Irak post-Hussein a vu le chaos s’installer et Daech émerger et prospérer.

Le pays continue ainsi de subir les conséquences de l’unilatéralisme américain. Entre le terrorisme, la milicisation de la société, la corruption endémique des élites et la perte de souveraineté, 15 ans après l’exécution, le fantôme de Saddam Hussein hante toujours l’Irak.

Alexandre Aoun

30 décembre 2006 : la pendaison de Saddam Hussein consacre les États-Unis comme la puissance du mensonge, du chaos et de la mort

Saddam Hussein Abd al-Majid al-Tikriti, communément appelé Saddam Hussein, est un homme d’État irakien, présumément né le 28 avril 1937 à Al-Awja, près de Tikrit, président de la République de 1979 à 2003.

Il fût un inlassable militant du parti Baas, de la Renaissance arabe, qu’il porta au pouvoir.

Ayant fait de son pays une puissance régionale moderne, il apporta son soutien à la création d’un État palestinien sur la totalité du territoire de la Palestine historique et à la lutte menée par les Palestiniens pour parvenir à cet objectif.

Il défendit également, notamment au Liban, les minorités chrétiennes, avec l’aide de son ministre chrétien des Affaires étrangères et proche conseiller, Tarek Aziz.

Il tenta de récupérer la 19e province irakienne, débouché indispensable vers le golfe arabo-persique, en envahissant l’état artificiel du Koweït. Lorsque le 4 août 1990 l’armée de Saddam Hussein franchit la frontière, les États-Unis sonnaient le clairon. Washington dépêchait un demi-million d’hommes en Arabie saoudite pour l’opération Tempête du désert en janvier 1991. Les troupes irakiennes étaient défaites en un peu plus d’un mois.

Toutefois, l’Irak parvint à bombarder l’État d’Israël à l’aide de missiles « Scud B » (Al Hussein) modifiés par les ingénieurs locaux.

Un demi-million d’Irakiens périssaient sous le poids des sanctions

S’ensuivait la mise en place d’un véritable embargo économique sur tout le pays. Le Pentagone et Londres décidaient de surcroît de bombarder l’Irak en 1998, détruisant les principales infrastructures du pays. Routes, ponts, centrales d’électricité, d’eau, tout y passait.

Par l’intermédiaire de la CIA, Washington créait également le média de propagande Radio Free Iraq pour promouvoir ses valeurs dites démocratiques. Malgré le plan international, proposant de la nourriture contre du pétrole, l’imposition des sanctions s’était avérée une catastrophe humanitaire pour l’Irak. Dans la décennie 90, plus de 500 000 Irakiens mouraient. Ce qui n’a pas empêché Madeleine Albright, alors représentante des États-Unis à l’Onu, d’affirmer, lors d’un entretien télévisé, que le jeu en valait la chandelle.

Mais comme si ce n’était pas assez pour Bagdad, Washington affirmait sans preuve que Saddam Hussein entretenait des liens avec la mouvance djihadiste d’Al-Qaïda, impliquée dans les attentats du 11 septembre. Pour les États-Unis, il fallait trouver un prétexte pour chasser le président irakien.

Le secrétaire d’État et criminel contre l’humanité Colin Powell présente les fausses « preuves » pour justifier la destruction de l’Irak

Dès l’été 2002, Dick Cheney, le vice-président américain, déclarait qu’il « n’y a pas de doute » que Saddam Hussein, ait « des armes de destruction massive ». Mais le 5 février 2003, devant le conseil de sécurité des Nations unies, le secrétaire d’État américain Colin Powell alla encore plus loin dans le mensonge. Brandissant, une fiole d’anthrax, il assurait qu’il n’y avait « aucun doute que Saddam Hussein a des armes biologiques et la capacité d’en produire rapidement davantage »Une information qui s’est révélée plus tard fausse : le rapport des services de renseignements américains déclassifié en 2015 démontrait que rien n’indiquait que Bagdad avait eu des armes de destruction massive.

La traque de Saddam Hussein

Malgré ce mensonge à la face du monde, les États-Unis débarquaient en mars 2003 en Irak avec ses alliés britanniques et australiens. Et ce, sans l’aval du Conseil de sécurité de l’Onu. La France, la Russie et la Chine s’y étant opposées. La débâcle de l’armée irakienne était totale. Mais pour les Américains, il fallait à tout prix mettre la main sur Saddam Hussein en cavale. Une récompense de 25 millions de dollars était promise à quiconque pouvait fournir toute information sur l’endroit où se cachait le Président de l’Irak.

L’un des traducteurs irakiens ayant travaillé pour les Américains revient sur la traque de Saddam Hussein : « Environ huit mois après avoir commencé à travailler avec eux, nous avons reçu des informations, bien sûr top secrètes, dont personne n’était au courant, sur l’endroit où se cachait Saddam Hussein dans le district d’Ad-Dawr dans la province de Salah ad-Din. C’était dans une ferme, littéralement à quelques mètres du fleuve Tigre ». Mais malheureusement pour les mouchards irakiens, ils n’ont jamais vu un centime des 25 millions de dollars.

Saddam Hussein réussit à se maintenir plusieurs mois dans la clandestinité, avant d’être capturé en décembre 2003.

« Mesdames et Messieurs, nous l’avons eu ! Le tyran est prisonnier », c’est en ces termes que Paul Bremmer, l’administrateur en chef américain en Irak, annonçait la capture de Saddam Hussein le 13 décembre 2003. C’est alors que commençait son procès à partir de juillet 2004. Certains Irakiens voulaient qu’il soit jugé par la justice américaine, d’autres – par la Cour internationale, mais c’est finalement la justice irakienne qui s’en chargeait.

Les premières accusations portaient essentiellement sur les crimes de guerre commis par Saddam Hussein dans les années 80 envers les populations kurdes et chiites. Mais ce procès était un véritable casse-tête car Saddam Hussein défendit sans relâche à la barre son travail et sa patrie.

Entre les pressions des anciens du parti Baas en faveur de l’accusé, les intimidations du camp adverse, l’assassinat de trois avocats de la défense, la démission d’un juge, le verdict final était rendu avant même la fin de la procédure d’appel. Peu de temps après, Rauf Rashid Abd al-Rahman, juge qui condamnait à mort l’ancien Président irakien, demandait l’asile au Royaume-Uni.

Le 30 décembre 2006, les mains dans le dos, les chevilles liées, Saddam Hussein fait preuve d’un calme et d’un courage exemplaires devant la potence. Il prie et demande qu’on remette son Coran à sa famille, chose qui sera faite. Le bourreau s’avance et lui dépose un linge autour du cou pour atténuer la douleur du choc. La trappe s’ouvre, l’ancien Président irakien meurt instantanément quelques heures avant le début de l’Aïd, fête musulmane. C’est ainsi que l’homme fort qui régna sur l’Irak depuis 1979 mourut.

De A à Z, l’exécution de Saddam Hussein était une farce. L’Irak post-Hussein a vu le chaos s’installer et Daech émerger et prospérer.

1 commentaire

  1. Sébastien dit :

    Les juifs firent la guerre à l’Irak baathiste car ils avaient bien supputé dans cet État l’existence d’un régime fort authentiquement fasciste où les principes de bien-être et de justice sociale, qui faisaient tant écho au IIIe Reich, étaient de mise, et en cela, l’establishment ne put le pardonner à Saddam, dont il s’avère que ce dernier admirait Adolf Hitler et avait en possession « Mein Kampf » comme livre de chevet : https://www.youtube.com/watch?v=ff6Uu_BYLxs

Laisser un commentaire

Votre adresse courriel ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *